Les manoirs :
Avec le cheval, le manoir est l’un des symboles forts du Perche.
Il en existe encore une centaine aujourd’hui sur les 750 que l’on pouvait dénombrer à la fin du Moyen-Age. Pour la plupart privés, certains ouvrent occasionnellement leur porte au public lors d’événements particuliers (Journées européennes du Patrimoine, expositions, concerts, ateliers…). Le manoir de Couboyer, qui accueille la maison du Parc Naturel Régional du Perche, est ouvert toute l’année et donne un bon exemple d’organisation de ces petits châteaux de campagne.
Lors de la guerre de Cent Ans (1337-1453), le Perche est pillé, ses châteaux brûlés. La Renaissance est une période de reconstruction et de faste pour le Perche qui voit fleurir ses manoirs. Profitant de l’essor économique qui accompagne le retour de la paix, à la fin du XVème et au XVIème siècle, les seigneurs se font construire leurs manoirs dont l’aspect et les dimensions dépendent souvent de leur puissance et de leur richesse.
A mi-chemin entre le château et la grosse ferme, le manoir a une double fonction : il est à la fois lieu de résidence familiale et siège d’une exploitation agricole. Le seigneur et sa famille vivent dans le logis manorial, bâtiment rectangulaire coiffé d’une haute toiture assez pentue, avec fenêtres à meneaux, desservi par un escalier en vis dans une tour polygonale. Il est situé au milieu des bâtiments agricoles : granges, étable, écuries au chevaux de trait et aux chevaux de monte, poulailler, bergerie, logement du fermier. On y trouve également une chapelle et un pigeonnier (ou fuye). A la fin du XVIème siècle, avec le mouvement de regroupement des terres, les seigneurs les plus fortunés peuvent être à la tête de 30 hectares.
Progressivement les manoirs vont être délaissés : jugés démodés, leurs occupants leur préférent le confort des hôtels particuliers ou sont appelés à occuper des fonctions plus ou moins importantes à la Cour. Beaucoup de ces belles résidences campagnardes deviennent alors de simples exploitations agricoles gérées par des fermiers.
Les longères :
Plus ou moins isolées dans le bocage, les longères regroupent l’habitation et les bâtiments d’exploitation les uns à la suite des autres. La ferme dispose également d’un four, d’un cellier, d’une laiterie… Tout en longueur et sans étage (le grenier sert de réserves), ce bâtiment est coiffé d’une toiture pentue. Avec leurs tuiles cuites de pays et leurs façades recouvertes de chaux, les longères percheronnes révèlent tout leur charme et leur simplicité.
Les fermes :
Les fermes sont composées de plusieurs bâtiments sous une configuration en « U », en carré ou en « L ». Elles regroupent logement, écuries, granges, poulaillers. Souvent isolées dans la campagne, au bout d’un chemin, au milieu de leurs prairies, vergers et champs, elles constituent un élément majeur du patrimoine percheron.